Dans ma jeunesse, il m’est arrivé de lire un certain nombre de livres traitant de la sexualité. Ce qui m’a frappé dans tous ces livres c’est l’importance que l’on donnait ŕ la grande différence qui existe entre les garçons et les filles. Non seulement du point de vue corporel, mais surtout du point de vue émotionnel. Les filles réagissent trčs différemment des garçons. Au fil des années j’ai remarqué combien il est important non seulement de savoir cela, mais aussi d’en tenir compte dans la pratique.
Cependant, dans l’éducation sexuelle que l’on donne aujourd’hui ŕ l’école, on ne parle plus de ces différences émotionnelles, on n’en fait męme aucun cas.
Une vérité incontournable
Cette constatation s’est vérifiée de façon plus évidente encore lorsque nous avons fait lire la version précédente de « La Grande Différence » ŕ un groupe de 35 étudiants avec qui nous avions passé une semaine de vacances. Cela a fait l’effet d’une bombe. Ils n’avaient jamais entendu parler sur ce sujet de façon aussi explicite. Leur premičre réaction fut l’incrédulité : ils n’arrivaient pas ŕ croire ce qu’ils lisaient. Les filles n’arrivaient pas ŕ s’imaginer que les garçons pouvaient ętre ainsi, tels qu’elles le lisaient dans la brochure, et les garçons eux, ne pouvaient pas croire ce qu’ils y lisaient au sujet des filles.
Un soir le groupe s’est réuni pour en discuter. Ce fut une discussion trés franche, nous avions rarement expérimenté une telle franchise. Les garçons posaient des questions aux filles et vice versa.
Et puis, toutes ces vérités leur apparurent comme indéniables, incontournables. Nous avons entendu de tristes histoires de filles qui avaient déjŕ connu des moments bien difficiles. Et d’honnętes confessions de garçons qui admettaient honnętement qu’ils n’avaient aucune idée des conséquences importantes de leur comportement sur la vie émotive des filles.
L’ignorance
Oui, par ignorance on fait beaucoup de dégâts, surtout dans le domaine de la sexualité. Il y a entre les garçons et les filles un certain nombre de différences dont on doit tenir compte. On dit souvent que ces différences ont été imposées par l’éducation. Cependant, il y a certaines grandes différences qui ne sont pas le fruit de l’éducation, mais qui sont tout simplement naturelles.
La premičre différence
Quand un garçon arrive ŕ l’âge de la puberté et commence devenir adulte, il connaîtra automatiquement les sensations sexuelles qui l’accompagnent. L’élimination de la surproduction de semence par exemple n’est pas une expérience désagréable en soi, au contraire, et c’est normal. Cela ne lui demande aucun effort. Toute une nouvelle dimension de sensations sexuelles commence ŕ s’ouvrir ŕ lui de façon toute ŕ fait naturelle.
Pour les filles c’est différent. Elles n’ont pas du tout ce genre d’expérience. Quand elles ont leurs premičres rčgles, cela; ne vient pas avec des sensations sexuelles particuličres. C’est męme une expérience parfois plutôt désagréable, et c’est tout. Le reste de ses fonctions sexuelles en reste au stade non-actif. Elles sont présentes, mais elles sont comme endormies. Oui, męme l’endroit qui est le plus sensible reste bien caché, il passe inaperçu, jusqu’au moment ou elle sera sexuellement réveillée. Normalement chez une fille, ce réveil n’arrive pas de façon spontanée. Cela provient de la deuxiéme différence.
La deuxiéme différence
La deuxičme différence c’est qu’un garçon réagit fortement à tout ce qu’il voit en rapport avec la beauté féminine. Sa réaction n’est pas seulement sur le plan émotif, il réagit aussi physiquement, corporellement de façon forte. Les filles ont du mal à comprendre cela. Elles ne peuvent pas s’imaginer ce que ressentent les garçons quand ils voient des images de femmes nues. Ceci provoque rapidement une réaction physique violente chez chaque garçon normalement constitué. Les filles au contraire réagissent plutôt au contact physique, les câlins, les caresses, les baisers. La peau d’une fille est, dans de nombreux endroits, beaucoup plus sensible que celle du garçon. Lorsque ses sens sont ainsi stimulés pour la premiére fois, des sentiments et des désirs sexuels jusqu´alors inconnus pour elle, se réveillent soudain. Elle commence à entrevoir un monde de sensations tout nouveau pour elle. On pourrait appeler cela le début de sa découverte de la vie sexuelle. C’est seulement ŕ ce moment-lŕ que ses sensations et ses émotions sexuelles sortent de l’engourdissement du sommeil, mais cela se fait plus lentement que chez les garçons. C’est plutôt un processus plus tranquille.
La Belle au bois dormant
A cause de ces deux différences fondamentales il résulte que chez les garçons, dčs le début de la puberté, la sexualité est une réalité expérimentale, tandis que chez les filles elle reste en principe un livre fermé jusqu’au moment oů celles-ci auront un contact physique avec un homme. Le conte de la Belle au bois dormant est basé sur ce fait: elle s’éveille par le baiser d’amour du prince de ses ręves.
Cependant, il arrive souvent que des filles aient déjà fait connaissance avec des sensations sexuelles avant leur puberté. Dans ce cas-la, la cause en sera toujours extérieure ŕ elles-męmes, cela n’aura jamais eu lieu de façon spontanée, c’est ŕ dire par quelque chose qui se passerait en elle de façon indépendante.
J’ajouterai, que dans ces cas-là (c’est ŕ dire pendant la période avant la puberté) cette derniée remarque vaudra aussi pour les garçons : ce sera une expérience qui leur sera imposée de l’extérieur.